Pendant que la culture se désamorce, l’art respire.

Concerts annulés, théâtres à moitié fermés, musées limités, events parallèles effacés. Le luna-park de la culture frustre et avance comme il peut. L’art, ovni freak de l’offre du divertissement, vit probablement les meilleures heures de son existence contemporaine.
Si d’un côté les intervenants de la scène culturelle souffrent du manque de visibilité plongé par la pandémie, de l’autre le marché de la créativité se porte à merveille. Durant le premier confinement, sous la pression, magasins de bricolage et beaux-arts avaient dû rouvrir. Besoin de s’occuper, explorer, créer, toucher, sentir.

La pratique veut que l’institution culturelle puise chez les artistes pour nourrir un discours, se sert dans ce que la réalisation artistique offre de plus « utile » à la cause. Cause cependant plus que jamais prisonnière et influencée par la censure du politiquement correct.
Les artistes de leur part sont censés produire, repliés sur l’observation du monde qui les entoure et de sa métaphysique, libérés de toute contrainte morale et politique. En tout cas, c’est ainsi que ce devrait être.

Pourtant les 30 dernières années on a assisté à la croissance frénétique de l’offre culturelle et à des artistes sous la pression de la reconnaissance et du couperet de la cancel culture. Ces derniers, auto-mutilés «d’un chouilla » de liberté, font la part belle à ce que d’autres ont besoin et envie de dire plutôt qu’à exprimer ce qu’ils voient à grands yeux ouverts.

L’arrivée du Covid en stoppant la vie récréative a en contre partie, boosté la vie créative. Il a poussé les gens à la réflexion, à la lecture, à l’observation et au contact étroit avec la nature puis par conséquent à l’acte créateur. Peu importe la manière, la technique ou l’objectif.
Le Covid aurait-il affranchi l’art de l’offre culturelle ? Quelques signes probants : l’appétit grandissant pour les représentations artistiques en plein air (le Land art est le précurseur), dans des espaces libres, accessibles et exploitables par tous et l’autoproduction (phénomène qui a déjà prouvé son efficacité dans la musique). Mais aussi la montée en puissance d’une certaine (enfin!) reconnaissance pour l’Art brut : le seul et unique art totalement désintéressé. On lui pardonnera toujours tout (et avec immense plaisir!), car définitivement imperméable à la censure, à l’affirmation, au politiquement correct, aux règles, aux discours et aux espaces qu’on veut bien lui réserver.

Espérons qu’il s’agit d’un vrai regain de liberté et pas juste d’une pause clope, car si l’art a certainement perdu en visibilité, il a surement gagné en autonomie.

images : Beverly Buchanan 1940–2015 – copyright : ragoarts

Adobe Creative Suite et vélo électrique

Quel est le rapport entre l’Adobe Creative Suite et le vélo électrique?

Il y a une question qui revient cycliquement comme une comète en orbite : un graphiste doit-il savoir dessiner pour être bon?

Dernièrement j’ai vu passer cette question dans la galaxie Linkedin, suite à la réponse donnée aussi sèchement et rapidement qu’un météore, je me permets d’argumenter son contraire, en ajustant quelques paramètres avant de la reformuler  :

1.un graphiste est un designer bidimensionnel (et j’inclus les webdesigners!)

2.la question est mal posée

Donc: «Un designer doit-il savoir dessiner pour être efficace, pertinent et rentable?»

Oui. Disons que ça lui évitera de couter inutilement cher, voire d’être un mauvais designer.

Le mot dessin vient du latin delineato-délimité qui est à la racine de limite (par le trait) et projet, intention, plan, propos. Dans la notion de dessin s’expriment donc extériorité (esthétique) et intériorité (sens).

Le rôle du concepteur ne demande pas forcément des capacités de dessinateur affirmé, mais c’est dans la mise en forme primaire et dans la recherche que concevoir par le dessin est essentiel. Dans les croquis si chers aux architectes ou aux stylistes, par exemple, c’est créer un nombre élevé de solutions à partir d’une gestuelle rapide liée à l’intellect, à la culture et à l’idée du projet. Ou simplement s’expliquer.

Il faut impérativement distinguer la capacité de matérialiser une idée, une forme précédemment observée et reconnue, de la possibilité de la finaliser techniquement par des outils informatiques.

La capacité de voir des formes simples toujours à l’origine d’éléments complexes est issue de l’expérience de l’observation et du dessin. Le graphisme se sert de cette connaissance pour revenir à l’essentiel de concepts complexes; le pictogramme et donc le logo sont un exemple parmi d’autres, tout comme la gestion de l’espace pour la conception d’une affiche ou le restyling d’une police d’écriture. Les logiciels sont juste des outils, ni plus ni moins qu’un crayon ou des ciseaux à bois. Ils ne seront jamais LA solution magique du créatif graphique.

Dans les écoles d’art, ce manque de lien entre création et dessin est un vrai souci qui demande beaucoup de travail de récupération. Souvent, les élèves les plus talentueux peinent à élargir leur créativité et partir sur des concepts «extrêmes». Les personnes habituées à dessiner se révèlent souvent d’assidus travailleurs ne comptant pas les heures dans un processus de recherche quelconque. Processus qui, contrairement aux idées reçues d’un monde hyper productif, est un gagne temps important, car plus la recherche est prolifique, plus le sens sera pertinent et plus les temps de réalisation seront courts. La création, la gestion de l’espace et des ressources sont une corrélation étroite entre le mental et le physique (ça me démange d’ajouter «l’esprit» mais restons cartésiens). Ou alors en soutenant le contraire on abuse de concepts précuits et banques d’images qui nous emmènent tout droit vers une communication visuelle au gout de soupe lyophilisée. À chacun sa conscience.

Pour revenir aux liens entre la suite créative Adobe et le e-bike je dirai qu’en pédalant dans une montée sur un vélo électrique vous n’expérimentez qu’une petite partie de ce qu’est une pente. Vous ne savez pas à quel moment il est nécessaire de changer de dérailleurs pour mieux la négocier, vous ne dessinez pas le mouvement par votre propre corps; vous êtes assistés. En créant directement une courbe dans un logiciel vous ne connaissez rien de l’origine de la forme, de son évolution et encore moins de sa fin. Vous serez incapables de la visualiser dans son infini mouvement perpétuel et des figures qu’elle englobe. C’est la notion de l’ellipse, du nombre d’or et des fractales.

Voilà il ne reste plus qu’à prendre avec vous un carnet et un stylo près de votre téléphone et dessiner, dessiner et encore gribouiller pendant que vous blablablottez. Un croquis de Picasso fait durant une conversation téléphonique s’est vendu des millions. Qui sait …
Mais surtout les gens qui redécouvrent le dessin, retrouvent aussi des grands moments de détente, connaissance et intériorité.

Gabriele Chirienti

Carnets de Typographie – Steven Heller & Lolita Talarico – Pyramyd

Géométrie du Design – Kimberly Elam – Eyrolles

(Très) petit traité du rangement de la bibliothèque.

Il y a quelque temps j’ai eu l’idée de télécharger une application (dans le vrai but de l’utiliser!) qui permet de classer les livres: par auteur, genre, appréciation, etc. Excellente application gratuite BookBuddy, d’ailleurs. Mais aussitôt installée et après avoir catalogué deux livres absolument inclassables jusque là, aussitôt désinstallée. La raison? J’ai eu une vision: je me suis vu, comme dans un rêve éveillé, devant une assistance amicale, énumérer titres, auteurs, résumés, éventuellement classements par étoiles, tout en regardant l’écran de mon smartphone, le parcourant de l’index. Moi, qui en général peux m’emballer, m’exciter, gesticuler, promettre en prêt tel ou tel délire littéraire qu’à un moment ou un autre j’ai pu apprécier, dévorer, déguster, délaisser sur les toilettes, j’ai vu mes intérêts réduits à un ordre de classement. Il faut savoir que ma bibliothèque est une croisée des mondes que je fréquente et consomme: classeurs de comptabilité, fossiles, cactus, marque-pages, albums photo, pochettes de tabac, spray répulsif pour les chats … et des livres. De temps en temps, je lève mon regard et me promets de la ranger, d’y mettre «de l’ordre».
Mais quel ordre? Selon qui? Quoi et comment? Et surtout pour qui?

Soyons honnêtes, après ma mort on fera pas la file devant ma porte pour contempler de quelles lectures je me nourrissais. Je ne donnerai mes livres en donation à un musée ou à une fondation pour la littérature et n’en créerai une à dessein. Je remarque tout de même que les visites s’en approchent toujours et finissent par y trouver quelque chose, soit pour partir avec (et rarement les rendre), soit pour se moquer de mes gouts.
Puis un jour, un de ceux où les miracles s’accomplissent, je tombe sur un des meilleurs bookzines en circulation, un pavé imprimé sur papier recyclé, édité en anglais et avec un nom espagnol: apartamento.
Ce n’est pas un magazine de décoration quelconque qui donne des conseils tout en saturant les contenus de découvertes marketing et autres grandes pages publicitaires. Avec une documentation iconographique digne du meilleur Wolfgang Tillmans, on visite les lieux de vie de personnages plus ou moins connus de la scène culturelle mondiale: designers, musiciens, acteurs, modèles, architectes, plasticiens. Des vrais artistes, des créatifs en tous points. Les lieux sont documentés tels que les différents chroniqueurs les trouvent à leur arrivée. Des lieux infus d’une magie de désordre élégant, singulier et fort en personnalité. On y trouve des planches à repasser sur lesquelles on a fini par cultiver des cactus, des fauteuils emballés dans du cellophane, de la céramique étrange et improbable, des restes de déjeunés, des collages à même les murs, des collections de babioles et des bibliothèques. Toujours des bibliothèques. Pas n’importe lesquelles, mais des murs de papier, des marchés couverts à la verticale, des stalactites et des stalagmites de volumes et objets de toutes sortes, des étalages et étalements de moments de lecture et d’achats compulsifs sans retenue. Mais surtout des ensembles humains, des structures vivantes, déstructurées, incompréhensibles mais logiques. Structures fascinantes mystérieuses voulues et créées par l’instinct d’individus capables d’imposer à eux-mêmes leur personnalité complexe et riche. Je garde mon coup de coeur pour les appartements de Louise Bourgeois et Katie Stout. C’est aussi là que se distingue l’artiste honnête du culturel élitiste, assidu fréquentateurs de vernissages à petits fours: par sa manière d’accepter le «rien à foutre» qui l’habite. Jusque là, j’ai été gavé de bibliothèques rangées par genre dans les meilleurs des cas, ou par couleur de couverture dans les pires, en passant par le regroupement par maisons d’édition ou par le plus grand volume au plus petit, please!

Quel gâchis humain que la notion d’ordre apporte tous les jours à notre équilibre mental, quelle malhonnêteté intellectuelle! Une vieille gitane sans filtres disait: quand tu visiteras les lieux de vie de ta future épouse, observes bien si c’est excessivement bien rangé, car si c’est le cas, sache que le bordel tu le trouveras dans sa tête. Et ce principe trouve toute son essence dans l’excellentissime docu film «A Glorious Mess» du suisse Ulrich Grossenbacher, dont la fin vaut largement le prix de l’abonnement à la plateforme Filmingo où on peut le visionner.

Je vous laisse sur deux éléments qui m’ont poussé à cette courte réflexion.
Le premier: j’ai observé un enfant dans un jardin de 200 mètres carrés désherber presque aux brucelles, alors que nous sommes au mois de septembre (et qu’on s’en fout des mauvaises herbes). Puis il s’est placé au milieu du jardin et les poings sur les hanches, l’oeil aiguisé, il a parcouru la surface à la recherche de la moindre «mauvaise» herbe échappée à l’ordre.
Le deuxième qui pourrait être une conséquence du premier, est la présence aux bords des routes et aux pieds des talus de panneaux indiquant: fauchage tardif. On remarque le soin d’avertir que si l’ordre n’est pas fait dans les limites temporelles attendues c’est voulu, ne vous inquiétez pas! Et si perturbation psychologique s’en suit, ne nous en voulez pas, car c’est pour aider la diversification des espèces dans nos champs.

Je trouve ces évènements apparemment anodins très graves pour l’individu et pour la société en général, pour son libre arbitre et son sens critique, car en rejetant la notion de désordre, elle se dévoile incapable d’accepter fondamentalement la diversité naturelle qui l’habite. Alors la prochaine fois que l’envie de tondre le gazon vous prend parce qu’il aura dépassé sa taille «idéale», restez confortablement assis, servez-vous un café dans une vieille tasse fendue et respirez: vous aurez peut-être indirectement évité l’extermination d’une part de vous-mêmes. Si en le buvant vous observez un livre mal rangé dans votre bibliothèque qu’il vous empêche de respirer, c’est le signe évident que le matin vous n’avez pas besoin d’un café, mais d’un gin-tonic. La recette: du gin au pif, du tonic à l’envie, un morceau de fruit au hasard et une poignée de glaçons.

Gabriele Chirienti

Les infréquentables puristes

« il y a pas plus puriste qu’un argotier. Ni plus jaloux. Un argotier trouve toujours plus argotier que lui » , écrivait Raymond Queneau dans « Bâtons, chiffres et lettres ».
De quoi consoler les puristes, tiens. En recherchant le mot puriste sur Google, on constate pourtant le lien étroit du purisme avec la langue et ses règles strictement défendues. On imagine une secte d’académiciens qui décident ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, le défend par maisons d’édition aiguisées comme fer de lance.
Dans la recherche, il n’y a aucune trace évidente des puristes dans la photographie, la cuisine, le sport (!), le jardinage, le brassage de la bière, la randonnée … la liste est longue! Et pourtant ils sont partout, ils gonflent le torse, cherchent les mots quand ils parlent, s’entendent parler et quand le mot suprême (purisme) trouve enfin sa place dans le discours, c’est une explosion d’émotion et de conviction. Comme les templiers, ils sont les défendeurs du juste, unique, ancestral. Heureux élus (par qui?) d’avoir reçu le don de la connaissance profonde, l’héritage absolu. Vieux cons autoproclamés et fiers de l’être, ils emmerdent le système … qui leur échappe en fait.

La vraie question est là : ils sont tellement nombreux que je commence à douter si l’on n’est pas plutôt face à une pensée unique, incapable d’utopie, stérile, qui veut et peut plus prendre des risques. Une pensée limitée à une seule idée (souvent mauvaise) plutôt que d’en chercher mille autres. L’humain est un alchimiste.
Au mot puriste là où les autres entendent tradition, j’entends fermeture, où l’on entend connaissance j’entends limite. On nous a bien enseigné à défendre l’indéfendable, c’est une évidence. Nous avons tous bien appris que là où on n’arrive pas par nos propres moyens, il suffit d’argumenter en tournant la chaussette à l’envers. Et les puristes sont très forts dans cet exercice.
J’ai peur qu’on se limite dans l’expérience, qu’on arrête de chercher à peine l’apprentissage entamé, qu’on se donne la peine de ne pas en avoir, de ne pas approcher le gouffre de l’échec. De ne pas entrevoir nos limites créatives que la société ultraconservatrice et surproductrice a creusées goutte après goutte de savants arguments rassurants. Méfions-nous ! Des préceptes, de l’écologie, de la consommation locale, de la bière artisanale, du jardin potager biodynamique, de la photographie argentique, des règles de l’art, de l’architecture antique, de la pétanque avec de vraies boules, de la saucisse grillée sur les braises et surtout pas sur le gaz, de la marche à la montagne, des disques vinyle, des fraises qui ont un gout de fraise … Nous avons besoin d’utopistes, de libres penseurs, de ceux qui mettent systématiquement à la corbeille tout ce qu’ils créent parce que le meilleur est à venir.

Oublions durant quelques décennies la précision, les sciences exactes, les timings parfaits, l’instant idéal, les idéaux, la démarche instaurée. L’essentiel est le superflu, la plus belle condition humaine est douloureuse dans le besoin de remettre tout en question tout le temps et chercher de nouvelles solutions. Les primitifs avaient déjà compris ça en remplissant les cavernes de graffitis, bien qu’ils avaient très bien saisi comment aiguiser parfaitement une pierre pour en faire une arme de chasse. Tout ce que nous avons à prendre des puristes est le peu qu’ils savent : la technique. Puis le grand travail est à faire : démonter leurs théories, casser leurs règles, démolir leurs convictions, mettre leurs sciences exactes et écrites dans un grand bac rempli d’eau et remuer. Au prix de devoir reconnaitre qu’on a eu tort, ayons tort.

Gabriele Chirienti

Les stratégies obliques

Les jeux de cartes ou les tarots sont-ils un outil complémentaire à notre créativité ? Tels que nous les connaissons, non. En tous les cas selon notre propre culture, d’autant plus que durant les 30 dernières années il a été question de lier la créativité à l’inventivité. Ce lien a limité l’approche créative uniquement au mental, laissant de côté le reste du corps pourtant essentiel dans tout processus créatif. En 1975 un producteur de musique à la source de grands et beaux succès, de pair avec le peintre Peter Schmidt invente un jeu de cartes, une sorte d’oracle voué à aider l’inspiration lorsqu’elle est en panne. Il s’agit de Brian Eno et les fameuses ” Stratégies obliques “. Chemins de traverse dans le raisonnement ultra-structuré dans lequel nous enfermons les concepts, les stratégies obliques ne font pas l’unanimité (le groupe U2 multiproduit par Brian Eno, refuse d’adopter cette approche) et d’autres ne jureront que par ça : David Bowie par exemple.

Les stratégies obliques se présentent sous la forme d’une boîte de 110 cartes conçues par Brian Eno & Peter Schmidt. Chacune de ces cartes contient une piste, une instruction, un principe basique destiné à relancer le travail créatif.
Selon les auteurs, il est possible d’utiliser les cartes de deux manières :

  • de manière aléatoire, une carte à la fois : choisir une carte au hasard et suivre le conseil dicté, même si celui-ci peut paraître vague ou sans lien avec l’action en cours
  • comme un paquet, un ensemble de possibilités : feuilleter et lire l’ensemble des cartes pour trouver des idées d’inspiration.

En préambule, deux questions posées à Brian Eno lors d’une rencontre publique, le 5 novembre 1998 au Virgin Megastore des Champs-Élysées.

Quel est le point de départ des «Stratégies obliques» ?

Brian Eno : Ce sont justement des stratégies obliques. Il y a à peu près cent dix cartes dans le jeu. Une idée est écrite sur chacune des cartes. Chaque idée sert à vous aider à sortir d’une situation de travail délicate. J’ai recours à ce système depuis une trentaine d’années. Je m’étais rendu compte qu’en situation de pression, vous oubliez toujours vos meilleures idées. Et après avoir quitté le studio, vous vous dîtes «Mais pourquoi ne me suis-je pas souvenu de faire ceci ou cela ?». Donc j’ai commencé à établir une liste de ces choses dont je voulais me rappeler. Je vais vous donner quelques exemples de ces «stratégies obliques».

Vous avez dit récemment que les ordinateurs n’étaient pas assez africains. Pourriez-vous développer cette idée ?

Brian Eno : Les ordinateurs sont le reflet des hommes qui les ont développés. Et les hommes qui les ont développés vivent entièrement dans cette partie de leur corps (il montre sa tête). Donc l’acte physique d’utiliser cet objet (il montre la souris) me dégoûte. Ça me rend malade de l’utiliser, je pense que c’est une horrible machine. Quand je dis que les ordinateurs ne sont pas assez africains, je veux dire qu’ils n’impliquent aucune partie de notre corps dans un rythme physique, de façon excitante… Vous savez, nous avons ce truc ici qui s’appelle notre corps, qui a mis trois millions d’années pour arriver où il en est aujourd’hui et qui fonctionne vraiment bien. Et maintenant voilà qu’on arrive à cette machine qui n’a que 25 ans derrière elle et qu’on abandonne complètement cet outil-là (en montrant son corps). C’est complètement idiot. Je travaille tout le temps avec des ordinateurs et ça m’agace. Je me sens mourir quand je les utilise. Vous savez la raison pour laquelle les gens qui travaillent en permanence sur des ordinateurs pratiquent toujours des sports extrêmes ou bien sont sadomasochistes ? C’est parce qu’ils n’utilisent pas leur corps au quotidien. (rires dans l’assistance) Vous ne saviez pas ça ?

D’accord ou pas avec le concept de Brian Eno, la réflexion est intéressante. Personnellement j’ai toujours été fasciné par les mains, par exemple. Il s’agit d’un outil incroyable qui permet de tout faire par une sensibilité directement liée à notre cerveau et à notre intuition. Il s’agit là d’un retour d’expérience. Pourtant il serait peu intelligent de se débarrasser de tout support informatique et numérique en complément, mais combien nous savons les mettre en lien avec nos propres sens et notre instinct ? Les stratégies obliques empruntent ce chemin là.

À quoi penses-tu vraiment en ce moment?
A-t-on besoin de trous?
Abandonne les instruments normaux
Abats ton jeu
Accentue les défauts
Accentue les différences
Accentue les répétitions
Accepte les conseils
Analyse des amas
Arrête-toi un moment
Assembles certains éléments en un groupe et traite le groupe
Auto-indulgence disciplinée
C’est tout à fait possible (après tout)
Cascades
Ce n’est qu’une question de travail
Change le rôle des instruments
Comment l’aurais-tu fait?
Considère des transitions
Considère plusieurs façons d’enchaîner
Consulte d’autre sources – prometteuses – non-prometteuses
Continue
Coupe une connection vitale
Courage !
Court-circuit (prends le chemin le plus court)
Dans l’obscurité totale, ou dans une très grande chambre très doucement
De quoi les sections sont-elles des sections?
Décore, décore
Découvre les recettes dont tu te sers et abandonne-les
Définis un territoire comme «sûr» et sers-t’en comme d’une ancre
Demande aux gens de travailler à l’encontre de leur meilleur jugement
Dès que la recherche progressera, quelque chose sera trouvé
Détruis – rien – la chose la plus importante
Diminue, continue
Distorsion temporelle
Donne de la valeur à un espace vierge en le plaçant dans un cadre exquis
Donne libre cours à ton impulsion la plus mauvaise
Ecarte un axiome
Echos fantomatiques – fantômes «échotiques»
Ecoute la douce voix
Eloigne-toi du désir
Emploie une couleur inacceptable
En arrière
Enfants – qui parlent – qui chantent
Enlève les éléments par ordre d’inimportance apparente
Entre dans le domaine de l’impossible
Entre rien et un tout petit peu plus
Equilibre les principes de consistance et d’inconsistance
Essaie d’énoncer le problème aussi clairement que possible
Est-ce fini?
Examine avec attention les détails les plus embarrassants et amplifie-les
Existe-t-il des sections?
Fais confiance à ton moi présent
Fais quelque chose d’ennuyeux
Fais un acte soudain, destructif et imprévisible, incorpore
Fais une liste exhaustive de tout ce que tu pourrais faire et fais la dernière chose qui s’y trouve
Faut-il changer les mots?
Gradations infinitésimales
Honore ton erreur comme une intention cachée
Humanise quelque chose dénuée d’erreur
Il ne s’agit pas de construire un mur, mais de faire une brique
Imagine ce que tu fais comme une série d’événements sans rapport les uns avec les autres
Imagine une chenille en mouvement
Intentions – noblesse? – humilité? – crédibilité?
Jouissance idiote
L’eau
L’intonation est-elle correcte?
La bande est la musique
La chose la plus importante est la chose la plus aisément oubliée
La répétition est une forme de changement
Le principe d’inconsistance
Les bords – fais-en lentement le tour
Machinerie (organique)
Manque-t-il quelque chose?
«Mécanicalise» quelque chose d’idiosyncratique
Mets de l’ordre
Mets-le la tête en bas
N’accentue pas une chose plus qu’une autre
N’aie pas peur d’afficher tes talents
Ne brise pas le silence
Ne change rien et continue avec une consistance immaculée
Ne fais rien le plus longtemps possible
Ne sois pas effrayé par les choses parce qu’elles sont faciles à faire
Ne sois pas effrayé par les clichés
Pense à la radio
Perdu en territoire inutile
Permets-toi un seul soulagement
Plus petit dénominateur commun
Ponts – à construire – à couper
Que ferait ton meilleur ami?
Que ne ferais-tu pas?
Quelle est la réalité de la situation
Quelles erreurs as-tu commises la dernière fois?
Quelqu’un en voudrait-il?
Questionne l’approche héroique
Questionne ton corps
Regarde l’ordre dans lequel tu fais les choses
Remplis chaque espace
Résiste (en apparence) au changement
Réspire plus profondément
Revalorisation (une sensation agréable)
Reviens sur tes pas
!Rien qu’une partie, pas le tout
Sois extravagant(e)
Sois moins critique plus souvent
Sois sale
Sors
Ferme la porte
Soustraction simple
Souviens-toi de ces douces soirées
Supprime les ambiguïtés et remplace-les par des spécificités
Supprime les spécificités et remplace-les par des ambiguïtés
Toujours des premiers pas
Travaille à un rythme différent
Tu es un ingénieur
Tu n’as pas à être honteux d’utiliser tes propres idées
Tu ne peux faire qu’un point à la fois
Un seul élément de chaque espèce
Une ligne a deux côtés
Utilise des filtres
Utilise des gens «non-qualifiés»
Utilise moins de notes
Utilise une vielle idée
Va jusqu’à un extrême, reviens vers plus de confort
Vers l’insignifiant

Lire aussi:
https://uxmind.eu/2014/12/02/les-strategies-obliques/

Gabriele Chirienti

Les détails précieux du présentiel

Depuis une année jour pour jour, on n’entend parler que de ça: en ligne. Je cible: formations en ligne. Mes cours et formations fondant comme neige au soleil par l’arrivée du Covid, j’ai dû faire preuve d’une réactivité olympique. À l’annonce du premier lockdown, en trois jours, une structure performante était à disposition de mes élèves. Personne n’a perdu le pas, le fil et l’envie grâce à la formation en ligne. Mais dès que les vannes se sont ouvertes à nouveau je suis descendu dans la rue avec mes apprenants, j’ai ouvert les salles de cours et regardées dans les yeux des personnes envieuses d’apprendre. C’était vital pour moi et sans forcément qu’ils le sachent, pour eux aussi.

Se déplacer dans un lieu donné, prévu et équipé comme il se doit, varier les supports, s’adapter à la présence d’autres élèves et faire leur connaissance. Mesurer les affinités, échanger avant la formation, durant une pause, jouer les tiers-temps en s’invitant pour un sacrosaint apéritif même assis sur un banc. Ce sont quelques-uns des atouts et la plus-value invisible, mais essentielle d’une formation. N’oublions jamais qu’une formation c’est l’interaction, ne pas se nourrir uniquement d’un enseignant, car chaque participant est formateur. On grandit par le point de vue du reste du groupe, par les retours d’expérience, par la richesse d’un ensemble jamais trop petit, mais surtout pas démesuré. Laissons les foules aux gourous et aux despotes. Les assemblées empêchent les gens de s’exprimer, l’intimité du groupe crée la confiance. Le présentiel pousse l’enseignant dans ses limites et même dans la difficulté et la provocation de son esprit (auto)critique. L’humain est de chaire et pas de pixels et c’est face à sa propre matière qu’il retrouve sa nature.
En présentiel l’élève ne peut pas se cacher, consommer sa bière, couper sa caméra pour masquer son pyjama. S’absenter à tout bout de champ pour grignoter, pendre une lessive, répondre à un mail, finaliser un achat en un clic, etc. Tous ceux qui ont participé à une formation en ligne connaissent ces déviances qu’on nomme commodités. L’apprentissage passe par l’engagement, le présentiel est son pourvoyeur.

La formation en ligne ne doit jamais remplacer la formation en présentiel. Elle doit rester à sa place de solution alternative et méfions-nous du contraire. Ceux qui jurent qu’une formation en ligne est aussi approfondie qu’une formation en présentiel, mentent ou manquent du recul d’expérience nécessaire. Et j’en appelle même à la mauvaise foi à but facilement lucratif et à la paresse. Allez pousser les portes des salles de cours dès que possible, que les enseignants s’engagent avant que la balance ne bascule trop et sans possibilités de retour, vers un apprentissage sans «entre les lignes».

Gabriele Chirienti

Printscreen ou pas?

Faut-il systématiquement publier un printscreen d’une création « dynamique » comme un site web ou une vidéo? Et ce dans le but d’augmenter sa visibilité ou communiquer son existence sur les réseaux sociaux?
Non ! Il ne faut pas oublier qu’un printscreen est une image, un extrait, une petite partie d’un microcosme, l’aplatissement d’un volume d’informations. Vous connaissez votre site web ou la vidéo créée et avez une idée d’ensemble, la vision d’une homogénéité qui fonctionne, alors que votre interlocuteur ne reçoit qu’une petite partie d’un tout via le printscreen. En photographie c’est un phénomène très connu, on l’appelle le « horschamp » : c’est tout ce qui n’est pas inclus dans le cadrage de la prise de vue mais que le photographe connait et en a été influencé durant son acte photographique. Le spectateur de son côté il peut parfois ressentir les choses pas visibles (la loterie subtile de la sensibilité) mais pour le reste … il n’y a que le reste. Les bons photographes connaissent très bien ce piège.

Image, vidéo, site web : trois degrés de communication différents. Le premier interpelle (utilisateur spectateur), le deuxième entretien (utilisateur spectateur actif), le troisième implique (utilisateur acteur).

L’image est un printscreen en soi, la vidéo un mouvement (elle ne mérite pas l’affront du figé), le web est un outil et pour s’exprimer il doit être pris en main (imaginez un magasin d’outillages où il serait défendu de toucher les marteaux, clous et autres pinceaux, bien protégés par une vitre) ; c’est une question d’approche à l’ergonomie, à sa facilité d’utilisation et l’accès aux informations. Un site web EST un outil.
Pour présenter un site créez des moodboards, placez des extraits de couleurs, des images qui en disent long sur une idée, tapez un texte, utilisez les bons mots, filmez-vous et racontez votre site ou recensez votre vidéo (pas trop s’il vous plaît, gardez le suspens) et mettez des liens en dernier recours.
On utilise le printscreen uniquement si le printscreen respecte les règles qu’on exige d’une image, car l’impact visuel a ses propres algorithmes : composition, hiérarchie, force, message clair et direct, autrement vous publierez de l’air, du vide.
Le vide est nécessaire dans l’ensemble d’un projet multimédia dynamique, mais on parle bien d’ensemble car il est redistribué différemment que sur une image statique (pensez au phénomène séduisant et courant des parallaxes sur le web ou les travellings, transitions et silences dans les films et autres vidéos). Un site web est une expérience qui mérite d’être vécue, alors si vous estimez que votre projet web est bon … trouvez le moyen de pousser vos interlocuteurs vers l’expérience, rendez-les acteurs de votre projet, donnez leur envie de le voir, l’utiliser et pas juste l’entrevoir. C’est une chance qu’ils méritent.

Gabriele Chirienti

La suite créative Affinity une vraie alternative à Adobe Creative Cloud ?

C’est une question qui ne peut pas aboutir par un débat. Il s’agit de deux plateforme apparemment identiques mais finalement différentes. Malgré que cela puisse en faire grimacer plus d’un, je dirai complémentaires. Mais ça demande une petite réflexion en amont et pour réfléchir il faut du temps. Nous en avons un peu apparemment : prenons-le!

Le coût des outils de travail deviennent d’un seul coup d’une importance capitale en ce moment d’incertitude mondiale. D’autant plus que la perspective de nos projets est une source d’espoir et de réconfort importante au milieu de la peur. Et plus tard face à l’ennui. Certes le temps nous en dira plus, notamment si l’humain est vraiment fait pour une course effrénée ou plutôt pour un équilibre entre faire et laisser venir.
Mais pour réaliser des bons projets il faut des bons outils. Reste à savoir, aujourd’hui plus que jamais, si coûteux est forcément égal à efficace.
Par expérience je dirais ” non” car en qualité de web designer je sais que les règles absolues n’existent pas et que tout est au cas par cas ; il suffit de mesurer les besoins. Faut-il absolument avoir une grosse cylindrée pour faire des courts trajets et conduire sur des routes à forte limitation de vitesse ? Ceci tout en ayant l’assistance parking, le siège chauffant et la connexion USB pour écouter des podcasts et la musique, puis partir en balade ? NON !

Avec la loi sur les émissions CO2 ayant poussé au choix des petites cylindrées, on a appris que conduire petit n’est pas forcément conduire mauvais, mais plutôt conduire ” juste “.

À l’heure où notre créativité doit surgir, il ne faut pas se frustrer par l’incapacité à créer des projets ; l’accessibilité à l’outil est primordiale dans cette optique. Accessibilité et ergonomie : voilà deux mots auxquels je suis confronté TOUS les jours en essayant de les appliquer au mieux.

Les outils Adobe sont excellents par leur efficacité, versatilité, ergonomie, compatibilité etc mais je les appelle ” des usines à gaz “. Et qui a besoin d’une usine à gaz s’il s’agit de devoir juste mettre en route une simple cuisinière? Les professionnels, ceux qui ont à faire à des demandes spécifiques et variées tous les jours. Mais si vous êtes en formation, si vous êtes curieux et envieux de vous essayer aux bases d’une mise en page réalisée de manière propre, la suite Affinity est excellente et probablement plus efficace car moins complexe. Puis avec le temps et l’expérience le passage d’une plateforme à l’autre reste possible. Au besoin. Ou alors passer la patate chaude à un professionnel si nous avons atteint nos limites de temps, d’envie ou de compétences. On gagne aussi par la reconnaissance de nos limites, car ça mène naturellement aux synergies et à la collaboration. Superman n’existe pas et celui qui l’incarnait a eue une triste fin, les lois de la nature finissant toujours par nous rattraper.

S’il s’agit pour vous de créer un beau CV, un dossier de recherche de fonds, une présentation, un plan financier attractif, un schéma, un document de formation etc, Affinity a réussi à garder dans ses outils l’essentiel d’Adobe. Dans une gamme de prix extrêmement contenus et des outils tellement proches de ses concurrents que l’on frôlerait le plagiat, Affinity opère efficacement sans tout un ensemble de fonctionnalités dédiées aux professionnels. Fonctionnalités pros qui justifient les coûts de Photoshop, Illustrator et InDesign. J’ai souvent entendu la remarque : ” Adobe est cher ! “, apparemment OUI mais essentiellement NON ! Les prix sont justes pour ce qu’ils offrent ! C’est à nous de viser les bons outils en fonction de nos besoins. Il faut repartir de là : les besoins. De quoi avons-nous réellement besoin ?

Voir :
AFFINITY
ADOBE CREATIVE CLOUD

Le moodboard

Instinctif et intuitif, le moodboard est un discours imagé, l’explication pensée et construite d’un concept sur et par l’éducation de l’observation. Outil associant culture, pensée et émotions, le moodboard « touche » la cible par l’iconographie; objectif que le message peine parfois à atteindre par les mots.

J’ai connu le moodboard du temps où j’opérais comme décorateur dans la mode, je voyais passer des planches très abouties, créées par des couturières, modistes ou stylistes; des grands tableaux où coller images découpées, morceaux de tissus, fils, boutons, esquisses, mots, aplats de couleurs, références de teintes.
Je remarquais des vraies oeuvres d’art, ça parlait, ça communiquait, il y avait « un truc », un sens que je ne définissais pas mais qui fonctionnait. Durant longtemps le moodboard a disparu, puis récupéré par la majorité des divers secteurs créatifs et au final par le management et autres branches référentes aux stratégies de communication; peu importe le sujet: finances, bâtiment, formation etc.

À quoi fait référence le moodboard? À l’instinctif, à la mémoire ancestrale, à la culture, à l’éducation de l’oeil et à son histoire, à l’intuition. On récolte des images et on les assemble de manière instinctive, on les place, on cherche des équilibres d’ensemble. On SE parle et c’est important que cela soit cohérent avec ce que nous souhaitons communiquer, tournés vers un messages à un groupe cible.

Un moodboard est un texte, un cousin lointain des hiéroglyphes, la recherche et l’assemblage de symboles connus voués à définir un concept, une idée de manière intuitive en mettant en avant sa nature primaire, instinctive et donc efficace. Rien de plus difficile que de faire passer une idée ou un concept à des personnes qui ne le visualisent pas, expliquer et/ou matérialiser pour l’autre ce qui est clair pour nous.

Débordés mais aussi gratifiés par la quantité d’images qui nous entourent, tout est là (les outils informatiques étant un plus), afin de créer des pages simples et parlantes. Ecrire avec les images c’est écrire un langage universel bien que l’association des couleurs et des symboles puissent être spécifiques à chaque culture, « il suffit » d’anticiper et reconnaître. Un moodboard bien fait dira clairement tout bas ce que d’autres outils ou discours diront confusément tout haut.

En pratique

  1. Recherchez des images : physiques (découpages de journaux, photos …) ou numériques (dossiers, moteurs de recherche, banques d’images gratuites …). La «récolte» doit être faite comme un brainstorming : on cumule sans compter. Il ne faut jamais récolter le nombre exact nécessaire à la réalisation d’un montage, prenez plus, beaucoup plus! Il est important d’avoir l’embarras du choix, devoir éliminer plutôt que de faire avec un nombre d’images restreint et beaucoup trop objectif.
  2.  Assemblez les images: choisissez des formats et supports compatibles avec la majorité des imprimantes et écrans. Optez pour les standards A4 ou A3 facilement reproductibles, téléchargeables, imprimables. Composez en mode paysage car c’est compatible avec l’imprimé et les écrans à la fois. Utilisez des outils de montage avec lesquels vous êtes à l’aise (soyons honnêtes, InDesign et Affinity Publisher vous garantiront des excellents résultats).
  3.  La composition: constituez des grilles épurées au départ et placez les images dans des formes géométriques simples, il s’agit de les arranger de manière cohérente à l’état d’esprit de votre projet. S’il faut transmettre harmonie, équilibre et sobriété alors placez des images ainsi et laissez des espaces blancs, ou intégrez des images très légères. Si le projet doit transmettre force, complexité, couleurs … alors chargez tout en sachant vous arrêter au bon moment. Comment le savoir? Suivez votre instinct.
  4. Une fois la grille d’ensemble constituée, ajoutez les «plus values»: images superposées, mots clés, exemples de polices d’écriture, pictogrammes; tout en respectant l’état d’esprit du projet final que vous portez et ressentez au fond de vous. Mais n’oubliez jamais qu’il doit parler aux autres, vous êtes en pleine communication par l’image, un vrai jeu d’équilibriste.
  5. Imprimez-le … et ajoutez directement au feutre, stylo, crayons de couleurs ou autres s’il le faut, les éléments que vous auriez bien imaginé en plus, éventuellement des corrections, puis scannez-le avec votre smartphone et retravaillez-le si nécessaire.
  6.  Montrez-le … et posez simplement la question : «À quoi ça vous fait penser?», «Qu’es-ce que cela vous inspire?». Laissez l’autre personne s’exprimer et acceptez les remarques venants d’interlocuteurs choisis selon leur capacités de pertinence et honnêteté. Apportez des améliorations au besoin.
  7.  Faites confiance à votre moodboard et appuyez-vous sur lui lors de la présentation de votre projet. Il arrive souvent qu’on vous demande un exemplaire à emporter, prévoyez des copies.

La qualité des outils multimédia: une affaire d’e-formation

S’éclairer pour mieux s’orienter
Dans le secteur d’activités des nouveaux médias où les possibilités de formation continue ne manquent pas, rares sont les métiers à exprimer leurs secrets si ouvertement que les différents acteurs du web.
Les professionnels de ce domaine sont en effet le reflet absolu du web, se déclinant en un large spectre de compétences variées. La liberté d’accès, la divulgation des informations et des solutions via internet font que dans n’importe quel espace informatisé on trouve aujourd’hui des génies capables de progrès en termes de développement, qui assurent également une évolution constante des professions liées. D’une manière générale, on peut affirmer que cette situation se révèle positive et ce, malgré une grande concurrence au sein des spécialistes du web. Les utilisateurs se trouvent effectivement face à une richesse de possibilités et de solutions tout en ayant l’opportunité d’être accompagnés dans leur démarche par des professionnels.
Cette collaboration ne peut être fructueuse qu’à condition que le mandataire d’un projet multimédia prenne la peine de s’intéresser au web et qu’il saisisse non l’existence d’une solution idéale, mais de plusieurs en fonction des besoins établis au préalable. C’est ainsi qu’il pourra reconnaître le profil idéal du professionnel qui sera à même de développer le media nécessaire.

“Un bon enseignant dans le domaine du web doit être d’abord un salarié ou un indépendant actif dans ce secteur”

Apprendre la liberté
En qualité d’enseignant, je constate la difficulté du public à utiliser les outils informatiques. A ce titre, l’usage des moteurs de recherche est un exemple parlant. Si l’on ne sait pas les utiliser et en déchiffrer les résultats, non seulement on n’atteindra pas l’information nécessaire mais il sera aussi difficile de reconnaître les sources d’information crédibles. Les recherches des autodidactes sur le web seront biaisées, voire erronées. Bien que je sois convaincu que chacun puisse apprendre par lui-même, il est essentiel d’être dirigé dans son apprentissage pour acquérir de bons réflexes, en connaître les outils et savoir les appliquer. Et c’est là que la formation continue devient importante. Du moment que celui qui cherche à apprendre n’est en général pas dans une situation d’urgence, il ne déclenchera pas ses capacités d’autodidacte et l’école sera là pour palier aux lacunes.
La formation continue joue le rôle de support, de mise sur rails. Aujourd’hui dans un cours HTML-CSS, on apprend les bases. Comment écrire du code, le lire et structurer des pages. Mais aussi comment apprendre par soi même pour rester performant car pendant que l’on étudie HTML5 et CSS3, quelqu’un est déjà en train de normaliser HTML6 et CSS4! Comment donc se renouveler sans passer sa vie sur les bancs d’école? En apprenant à devenir un autodidacte avisé! C’est un paradoxe mais c’est une réalité, un rôle professionnellement responsable que l’enseignant doit se donner. Il s’agit de proposer des clés et non des solutions toutes faites. Les salles de cours doivent avant tout être des ateliers d’informatique.

L’impératif qualité
J’estime finalement qu’un bon enseignant dans le domaine du web doit être d’abord un salarié ou un indépendant actif dans ce secteur. C’est en effet grâce à ce contact permanent avec le terrain qu’il pourra dispenser des connaissances et une expérience sans cesse renouvelées et adaptées à l’avancée des nouvelles technologies. Est-ce à dire qu’une formation continue pourrait être plus efficace qu’une formation d’une école reconnue? Clairement oui, si on choisit une formation en fonction des intervenants et de leur bagage professionnel et non en fonction de la structure scolaire. On pourra consolider ainsi la crédibilité d’un professionnel issu d’une formation continue. Ce qui est souvent déjà le cas.

Gabriele Chirienti propriétaire de OZ – communication-design et enseignant multimédia
Article paru dans le magazine ICT Journal

Votre adresse mail est hackée, on vous demande de l’argent et …

Votre adresse mail est hackée et on vous demande de l’argent (rigoureusement en bitcoin). Vrai ? Faux ? Que faire …
Les messages se ressemblent un peu tous, genre :
Hello …
My nickname in darknet is …
I’ll begin by saying that I hacked this mailbox (please look on ‘from’ in your header) more than six months ago, through it I infected your operating system with a virus (trojan) created by me and have been monitoring you for a long time.
Even if you changed the password after that – it does not matter, my virus intercepted all the caching data on your computer and automatically saved access for me.
I have access to all your accounts, social networks, email, browsing history.
Accordingly, I have the data of all your contacts, files from your computer, photos and videos.
I was most struck by the intimate content sites that you occasionally visit. You have a very wild imagination, I tell you!
During your pastime and entertainment there, I took screenshot through the camera of your device, synchronizing with what you are watching. Oh my god! You are so funny and excited!
Etc etc etc.

Mais il y a quelques jours j’ai reçu aussi un mail d’un très crédible hébergeur partenaire qui notifiait ceci :

Vague de phishing : prise de contrôle de votre webcam
Chère cliente, cher client,
Notre support reçoit depuis quelques jours de nombreux appels par rapport à une vague de mails malveillants qui prétendent avoir piraté votre adresse email et téléchargé des vidéos de votre webcam pendant des moments intimes 🍆
Pas de panique 😅
Etc etc etc …

En effet il s’agit bel et bien d’une vague de phishing et la cible c’est vous ! On essaye de vous faire peur, jouer sur votre intimité, votre réputation et en échange on vous demande de l’argent.

Que faire?

  • Ne pas céder, ne pas répondre et donc ne jamais payer, même si votre conscience n’est pas tranquille et qu’il vous est arrivé de prendre du plaisir devant votre webcam :))) En effet payer ne vous garantit pas d’être sorti d’affaire dans le cas où on aurait vraiment pris le contrôle de votre espace privé e-mail ou votre webcam. On risquerait de revenir à la charge avec des demandes d’argent encore plus importantes.
  • Si vous avez déjà payé, portez plainte.
  • Avertir votre entourage sans en faire un drame. En parler à vos amis de manière simple devant une bière ou dans la plaisanterie vous prouvera probablement que vous n’êtes pas le seul à avoir été menacé.
  • Faire une recherche sur le web pour mesurer l’ampleur de l’arnaque.
  • Savoir que OUI on peut envoyer des spams depuis votre adresse mail sans pour autant en avoir pris totalement le contrôle. Cliquer ici pour en savoir plus.
  • Comprendre le mécanisme de ces mails malveillants. Pour cela cliquez ici.

Soyez vigilants mais ne devenez pas paranos! Le web est un grand espace où il se passe beaucoup de belles choses bien que la tendance la plus en vogue sur la toile, depuis quelques temps, soit le mensonge.

Données personnelles: ce qui va changer en Suisse aussi avec le RGPD

Les Suisses sont tous concernés par l’entrée en vigueur, le 25 mai, du Règlement général sur la protection des données. Ils seront mieux protégés sur internet et pourront faire valoir davantage de droits auprès de centaines de milliers de fournisseurs de services, tant américains, européens que suisses.
Quel est le point commun entre le FC Barcelone, l’aéroport de London City et l’éditeur de photos en ligne américain Pixlr? Les trois ont écrit, ces derniers jours, à des internautes suisses pour leur demander s’ils veulent rester dans leur base de données. Si les internautes ne le confirment pas d’un clic, toutes leurs informations seront effacées. C’est un exemple concret de l’application directe, ce 25 mai, du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Cette loi a été élaborée par l’Union européenne mais concerne de très près tous les internautes suisses.

Les Suisses sont d’autant plus visés par le RGPD que des entreprises helvétiques comme Logitech, le service de mesures sportives Datasport ou encore l’IMD de Lausanne ont envoyé des courriels similaires à leurs contacts. Une preuve supplémentaire que ce règlement touche tous les Suisses. En parallèle, Google, Facebook ou WhatsApp ont modifié leurs conditions générales, qui s’appliquent de la même façon pour les Européens et, encore, les Suisses.

Le Temps a sélectionné les points les plus importants de ce règlement pour les internautes et les a analysés avec l’expertise de Jean-Philippe Walter, suppléant du préposé fédéral à la protection des données et à la transparence, et Michel Jaccard et Lê-Binh Hoang, de l’étude spécialisée Id Est avocats à Lausanne, qui accompagnent des dizaines d’entreprises dans des programmes de mise en conformité avec la nouvelle réglementation.

Une récolte minimale de données
Dès le 25 mai, les entreprises ne doivent récolter qu’un minimum de données utiles sur leurs clients. Une société qui vend par exemple des parfums via internet n’a besoin de connaître ni le numéro de téléphone de ses clients, ni leur nombre d’enfants. L’expéditeur d’une newsletter n’a pas non plus, a priori, à savoir votre âge ou votre sexe. Mais voilà, le RGPD ne précise pas quelles sont ces données minimales à récolter. «Le responsable de traitement doit déterminer si et quelles données personnelles sont nécessaires pour atteindre le but qu’il poursuit et il doit être en mesure de démontrer que ces données sont vraiment nécessaires», explique Jean-Philippe Walter.

Selon le spécialiste, le prestataire «doit effacer les données qui ne sont plus nécessaires», et il est possible qu’à l’avenir les fournisseurs de services demandent moins d’informations. L’internaute doit donc faire confiance au prestataire du service. Mais il peut aussi le questionner. «Il ne pourra être sûr de rien sans être un minimum proactif, notamment en faisant valoir son droit à une information transparente aux finalités des traitements, et son droit d’accès et de rectification de ses données personnelles», explique Michel Jaccard. Le RGPD prévoit en effet clairement le droit de demander des comptes à son prestataire, et de télécharger facilement l’ensemble des données qu’il possède sur lui.

Facebook, Twitter ou encore Instagram permettent ainsi de télécharger plus facilement un fichier regroupant l’ensemble des données envoyées sur leurs serveurs. Toutes ces sociétés modifient actuellement leurs conditions générales, mais, d’après Jean-Philippe Walter, «selon une première analyse, elles ne sont pas suffisamment claires. Nos collègues européens vont examiner ces clauses dans le détail.»

Un droit à l’oubli… tout relatif
Le RGPD stipule noir sur blanc qu’un prestataire de services doit, si un client le demande, effacer toutes les données qu’il possède sur lui. Là encore, peut-on lui faire confiance? «Il devra le faire s’il n’a pas de motif légitime prépondérant justifiant la conservation des données», estime Jean-Philippe Walter, qui précise que «la loi sur la protection suisse actuelle permet déjà à un internaute de demander à un responsable de traitement d’effacer les données le concernant».

Mais attention, avertit Lê-Binh Hoang, «l’application de ce droit est moins évidente qu’il n’y paraît et dépend beaucoup des circonstances et de la volonté des plateformes majeures de le respecter et de leur collaboration active… ce qui est loin d’être acquis pour l’instant». L’avocat espère qu’«avec le bruit médiatique fait autour du RGPD, les gens en seront plus conscients et proactifs pour faire valoir leurs droits et ainsi contraindre les entreprises suisses à le respecter».

Quant au déréférencement des moteurs de recherche, «il n’est pas prévu dans notre loi, mais Google a déclaré à la suite de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qu’il appliquerait la même procédure à des demandes d’internautes suisses», précise Jean-Philippe Walter.

Un consentement mieux demandé
En théorie, le RGPD impose aux entreprises de demander clairement à l’internaute le droit d’utiliser son adresse e-mail, comme le font actuellement le FC Barcelone ou Logitech. «Selon une lecture stricte du règlement, l’approche opt-out, en matière de consentement, devrait disparaître», estime Michel Jaccard. Ainsi, il n’y aura plus de consentement passif (opt-out) de l’internaute, mais celui-ci devra lui-même, volontairement (opt-in) s’inscrire à un service ou donner son adresse email.

Une portabilité des données à tester
Avec le nouveau règlement, il sera possible de prendre toutes ses données personnelles chez un prestataire pour les utiliser chez un autre. «Par exemple, un consommateur qui veut changer d’opérateur téléphonique pourra recevoir les données qu’il a transmises lors de la conclusion de son abonnement pour les transmettre aux nouveaux opérateurs», indique Jean-Philippe Walter. Attention, au vu du projet de nouvelle loi suisse sur les données, la portabilité ne sera pas imposée aux entreprises helvétiques.

Du coup, peut-on imaginer pouvoir passer facilement de Google Drive à Dropbox ou d’Apple Music à Spotify, en transférant d’un clic toutes ses données? «Selon l’avis des autorités européennes de protection des données, les titres des livres achetés par une personne sur une librairie en ligne ou les chansons écoutées via un service de diffusion en flux de musique sont des exemples de données à caractère personnel, poursuit Jean-Philippe Walter. Ces données relèvent généralement du champ d’application de la portabilité des données, parce qu’elles sont traitées sur la base de l’exécution d’un contrat auquel la personne concernée est partie.»

Sur ce point, Lê-Binh Hoang est plus nuancé: «Il y a de nombreuses exceptions. Par exemple pour les fichiers musicaux, pris de manière isolée, il ne s’agit pas au sens strict de données personnelles, qui identifient ou rendent identifiable une personne. Leur portabilité ne semblerait pas assurée.»

Des âges minimums symboliques
Récemment, WhatsApp justifiait l’instauration d’un âge minimum de 16 ans pour être utilisé – tant en Europe qu’en Suisse – par le RGPD. «Son article 8 ne fixe pas véritablement de majorité numérique, mais fixe l’âge présumé à partir duquel le mineur est capable de comprendre la portée de ses actes et s’engager», explique Michel Jaccard. Pour Jean-Philippe Walter, «cette mesure paraît difficile à contrôler et risque bien d’avoir un caractère plutôt symbolique. Il serait préférable de travailler sur l’éducation à l’utilisation de ces outils.»

Michel Jaccard précise que les limites minimales pour utiliser des services sont toutes relatives, chaque pays pouvant fixer, service par service, un âge minimum de 13 ans. «En outre, les entreprises n’ont qu’une obligation d’efforts raisonnables de vérification de la qualité du consentement donné», poursuit l’avocat.

Des actions collectives pour la Suisse
Autre nouveauté: la possibilité d’intenter, en justice, des actions de groupe (class actions) contre une société qui aurait trahi la confiance d’internautes. Et ce sera aussi possible pour les internautes suisses. «La loi suisse ne prévoit pas de class actions, une action collective d’internautes suisses ne pourrait s’effectuer qu’à l’égard d’entreprises européennes», précise Jean-Philippe Walter.

Lê-Binh Hoang précise que l’article 80 du RGPD prévoit qu’une action collective pourrait être ouverte à un citoyen suisse, aux conditions que l’organisation ou l’association qui l’intente ait été formée selon le droit d’un pays membre de l’Union européenne et ait, selon ses statuts, un but d’intérêt public, et qu’elle soit active dans le cadre de la protection des données personnelles. «Mais les Etats membres pourraient par exemple décider d’ouvrir ce droit à une association suisse et par conséquent à des citoyens suisses concernés», poursuit l’avocat.

Des entreprises suisses concernées
Si une société suisse ne compte que des clients en Suisse, elle n’a pas besoin de se conformer au RGPD. Mais cela ne concernerait que 20% des entreprises suisses. «Les sociétés se sentent d’abord un peu déboussolées face à ce règlement, mais elles prennent en général au sérieux la conformité avec le RGPD et la future loi suisse sur les données personnelles», affirme Michel Jaccard. La loi helvétique actuelle, qui date de 1992, est en cours de révision: elle devrait fortement s’inspirer du RGPD mais n’entrera pas en vigueur avant un ou deux ans.

De son côté, Jean-Philippe Walter affirme que «certaines entreprises suisses prennent aujourd’hui leurs dispositions pour être conformes au RGPD.» Il espère que ces sociétés assureront «la même protection et les mêmes droits à toutes les personnes dont elles traitent des données, qu’elles résident en Suisse ou dans un pays de l’Union européenne». Mais ce n’est pas une obligation.

Qu’en est-il, par exemple, de Swisscom? L’opérateur affirme qu’il ne va pas changer ses conditions générales, mais que son objectif, d’ici au 25 mai, «est de s’aligner le plus possible sur les exigences du RGPD et de pouvoir en apporter la preuve sur demande». Au client, en cas de souci ou de question, de faire valoir ses droits auprès de l’opérateur.

Source : LeTemps.ch

Internet Defense League : collectif pour la liberté d’expression sur Internet

Vous vous rappelez très certainement du black-out mondial pour protester contre les projets de loi SOPA et PIPA. De nombreux sites Internet et des blogs avaient en effet fermé leurs portes pour lutter contre des projets pour le moins menaçants pour la liberté d’expression et la neutralité du net, en cours d’abandon depuis. Le soulèvement s’était avéré plutôt utile, et au-delà du symbole, avait permis à de nombreuses personnes de prendre conscience des dangers qui pèsent sur les libertés de chacun.

L’association Fight for the Future, qui a joué un rôle important dans ce black-out, n’en était pas à son coup d’essai. En septembre 2011 notamment, elle avait utilisé l’humour et la parodie pour attirer l’attention sur les lois liberticides, avec le faux site Free Bieber. Après le succès de ces différentes initiatives, Fight for the Future se structure, et construit un réseau pour permettre à tout-un-chacun de lutter pour la liberté sur Internet : Internet Defense League.

« Le black-out était juste le commencement« ,  prévient ce comité de défense sur sa page d’accueil. L’objectif est de servir de « signal d’alerte » dès lors qu’un danger menace Internet. En inscrivant votre mail et votre site (au sens large, puisque toute présence en ligne est acceptée : blog, Tumblr, chaîne Youtube, compte Twitter… ), vous recevrez un code dès qu’un projet de loi ou autre se profile… L’idée est de pouvoir reproduire le black-out médiatique de janvier dernier et de s’organiser le plus efficacement possible.

Premières cibles de l’Internet Defense League : ACTA et CISPA, en juin. Les modalités d’action seront mieux définies à ce moment là, mais le patron de Reddit annonce d’ores et déjà faire partie du collectif. Sous des aspects un peu fantaisistes, Internet Defense League soulève néanmoins des questions importantes, et offre peut-être des moyens de lutter contre les lois liberticides. On devrait en entendre parler plus amplement, à suivre !

Source : blogdumoderateur.com