S’éclairer pour mieux s’orienter
Dans le secteur d’activités des nouveaux médias où les possibilités de formation continue ne manquent pas, rares sont les métiers à exprimer leurs secrets si ouvertement que les différents acteurs du web.
Les professionnels de ce domaine sont en effet le reflet absolu du web, se déclinant en un large spectre de compétences variées. La liberté d’accès, la divulgation des informations et des solutions via internet font que dans n’importe quel espace informatisé on trouve aujourd’hui des génies capables de progrès en termes de développement, qui assurent également une évolution constante des professions liées. D’une manière générale, on peut affirmer que cette situation se révèle positive et ce, malgré une grande concurrence au sein des spécialistes du web. Les utilisateurs se trouvent effectivement face à une richesse de possibilités et de solutions tout en ayant l’opportunité d’être accompagnés dans leur démarche par des professionnels.
Cette collaboration ne peut être fructueuse qu’à condition que le mandataire d’un projet multimédia prenne la peine de s’intéresser au web et qu’il saisisse non l’existence d’une solution idéale, mais de plusieurs en fonction des besoins établis au préalable. C’est ainsi qu’il pourra reconnaître le profil idéal du professionnel qui sera à même de développer le media nécessaire.
“Un bon enseignant dans le domaine du web doit être d’abord un salarié ou un indépendant actif dans ce secteur”
Apprendre la liberté
En qualité d’enseignant, je constate la difficulté du public à utiliser les outils informatiques. A ce titre, l’usage des moteurs de recherche est un exemple parlant. Si l’on ne sait pas les utiliser et en déchiffrer les résultats, non seulement on n’atteindra pas l’information nécessaire mais il sera aussi difficile de reconnaître les sources d’information crédibles. Les recherches des autodidactes sur le web seront biaisées, voire erronées. Bien que je sois convaincu que chacun puisse apprendre par lui-même, il est essentiel d’être dirigé dans son apprentissage pour acquérir de bons réflexes, en connaître les outils et savoir les appliquer. Et c’est là que la formation continue devient importante. Du moment que celui qui cherche à apprendre n’est en général pas dans une situation d’urgence, il ne déclenchera pas ses capacités d’autodidacte et l’école sera là pour palier aux lacunes.
La formation continue joue le rôle de support, de mise sur rails. Aujourd’hui dans un cours HTML-CSS, on apprend les bases. Comment écrire du code, le lire et structurer des pages. Mais aussi comment apprendre par soi même pour rester performant car pendant que l’on étudie HTML5 et CSS3, quelqu’un est déjà en train de normaliser HTML6 et CSS4! Comment donc se renouveler sans passer sa vie sur les bancs d’école? En apprenant à devenir un autodidacte avisé! C’est un paradoxe mais c’est une réalité, un rôle professionnellement responsable que l’enseignant doit se donner. Il s’agit de proposer des clés et non des solutions toutes faites. Les salles de cours doivent avant tout être des ateliers d’informatique.
L’impératif qualité
J’estime finalement qu’un bon enseignant dans le domaine du web doit être d’abord un salarié ou un indépendant actif dans ce secteur. C’est en effet grâce à ce contact permanent avec le terrain qu’il pourra dispenser des connaissances et une expérience sans cesse renouvelées et adaptées à l’avancée des nouvelles technologies. Est-ce à dire qu’une formation continue pourrait être plus efficace qu’une formation d’une école reconnue? Clairement oui, si on choisit une formation en fonction des intervenants et de leur bagage professionnel et non en fonction de la structure scolaire. On pourra consolider ainsi la crédibilité d’un professionnel issu d’une formation continue. Ce qui est souvent déjà le cas.
Gabriele Chirienti propriétaire de OZ – communication-design et enseignant multimédia
Article paru dans le magazine ICT Journal